La recette du succès de la ville de Moulins

Il y a bientôt un an, Moulins, ville de près de 20 000 habitants a fait le choix de la transition numérique pour aider ses commerçants à faire face à la crise sanitaire. Cyril Martin, manager du centre-ville de Moulins, a répondu à nos questions pour faire un bilan de cette année et évoquer les enjeux futurs du commerce local dans la commune de l’Allier.

Bonjour M. Martin, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Cyril Martin, manager centre-ville de la ville de Moulins
Cyril Martin, manager de centre-ville

Je suis Cyril Martin, manager centre-ville de la ville de Moulins depuis 2017. Avant cela, j’ai été responsable de l’espace culturel Leclerc en centre-ville pendant 10 ans. 

Pourquoi avoir choisi cette profession ? 

Après m’être éloigné du centre-ville entre 2015 et 2017, je voulais retravailler dans cet environnement, à proximité des commerçants. J’ai donc décidé de me reconvertir. Après avoir annoncé mon départ de mon entreprise en 2017, la ville de Moulins m’a démarché pour devenir manager de centre-ville. J’ai décidé d’accepter ce nouveau défi car les missions me correspondaient et m’attiraient.


Au mois de mai cela fera un an que la ville de Moulins a adhéré à Ma Ville Mon Shopping. Qu’est-ce qui a motivé votre choix de souscrire à notre plateforme e-commerce plutôt qu’une autre ?

Si deux ans auparavant on m’avait proposé d’adhérer à une place de marché numérique je n’aurais pas accepté. De telles plateformes sont coûteuses, avec un rapport rendement/investissement peu favorable. Je souhaitais donc me concentrer sur des problèmes plus urgents.

Mais la crise du COVID-19 a fait du numérique une nécessité, les commerces non essentiels ne pouvaient plus ouvrir, il fallait donc trouver une solution. J’ai été contacté par différentes entités mais j’ai choisi Ma Ville Mon Shopping pour plusieurs raisons. 

Ma Ville Mon Shopping pouvait rapidement répondre aux besoins des collectivités et commerçants tout en proposant des tarifs avantageux.

Tout d’abord parce que son partenariat avec La Poste est un gage de viabilité et atteste de sa qualité. Ensuite, la plateforme offrait aussi un accès gratuit pour les commerçants pendant la période du premier confinement. Ce qui représentait un avantage financier considérable. Mais surtout, Ma Ville Mon Shopping était prête. Elle pouvait rapidement répondre aux besoins des collectivités et commerçants tout en proposant des tarifs avantageux.


La ville de Moulins a été précurseure dans cette transition numérique; c’est ce qui a encouragé Moulins Communauté à rejoindre la plateforme ?

Oui cela a joué un rôle dans l’adhésion de Moulins Communauté à Ma Ville Mon Shopping. Mais c’est aussi grâce au département de l’Allier qui a pris la main sur ce sujet. Ils ont ainsi pu offrir à tous les territoires du département la possibilité d’adhérer à la plateforme tout en bénéficiant d’avantages financiers. L’initiative du Maire de Moulins a certes servi d’exemple mais c’est aussi dû à une prise de conscience générale de tous (commerçants ou collectivités). Une existence à la fois physique et digitale est nécessaire pour développer le chiffre d’affaires et ainsi minimiser les incertitudes liées à la crise sanitaire. Cela permet aussi de répondre aux nouvelles habitudes de consommation de la population.

Quelles actions de communication avez-vous menées afin de promouvoir Ma Ville Mon Shopping auprès des habitants et des commerçants de Moulins ? 

À la création de la page de Moulins, il était essentiel d’appeler les commerçants individuellement. Il fallait montrer à tous pourquoi cette plateforme leur était bénéfique et essentielle. Mais aussi répondre à leurs doutes et questionnements face à ce nouvel outil.

En plus de la communication entreprise par Moulins, les commerçants ont été encouragés à développer leur visibilité sur les réseaux sociaux.

Une des clefs de la réussite de ce projet a donc été la communication intensive menée par la ville.

L’affichage urbain, mais aussi la sollicitation de la presse locale a permis de faire connaître Ma Ville Mon Shopping auprès des habitants de Moulins et ainsi encourager le commerce de proximité.

Une des clefs de la réussite de ce projet a donc été la communication intensive menée par la ville. Avec, notamment, un reportage sur une télévision nationale qui a été un réel booster.

Affichage Decaux © Jean-Marc Teissonnier – Ville de Moulins
Traversée de rue © Jean-Marc Teissonnier – Ville de Moulins
Colonne Morris © Jean-Marc Teissonnier – Ville de Moulins


Selon vous, quelles sont les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour mener à bien la digitalisation du commerce local sur son territoire ?

L’essentiel dans une initiative d’une telle envergure est d’avoir un gros suivi pour que celui-ci fonctionne. Pour ce faire, la ville de Moulins prévoit donc d’embaucher un conseiller numérique pour piloter le projet. Ainsi la plus-value de Ma Ville Mon Shopping continuera à être développée.

Il est aussi nécessaire de continuer la communication sur les réseaux sociaux pour ne pas perdre en visibilité et continuer à attirer de nouveaux clients et commerçants sur la plateforme.

Constatez-vous des changements dans les habitudes de consommation des consommateurs et des commerçants ?

Consommateurs comme commerçants, chacun a maintenant intégré le numérique dans son quotidien pour acheter ou vendre, ce qui le rend indispensable dorénavant.

Comment envisagez-vous l’avenir pour les commerçants de Moulins ? 

Dorénavant, le but est de continuer à permettre aux commerçants d’élargir leur visibilité et qu’ils continuent aussi à alimenter leur page sur le site Ma Ville Mon Shopping. Il est essentiel de les encourager et de les soutenir dans cette transition numérique.

© Jean-Marc Teissonnier – Ville de Moulins

Un an après le début de la crise, quel bilan tirez-vous de cette expérience ?

Il y a un an, il a fallu prendre conscience qu’une place de marché numérique était essentielle pour les commerçants, pour qu’ils puissent faire perdurer leur activité. Un an après, avec maintenant des ventes au compteur, je ne regrette pas d’avoir entrepris ce projet. Le bilan est donc très positif, il s’agit maintenant de faire vivre ce dispositif dans une période et un environnement hors COVID et confinement.

Retrouvez toutes nos interviews ici.

Alexandra FELGINES

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